Avec quantité la neige qui est tombé la semaine dernière, on était obligé de chausser les lattes ! Avec le presque mètre de poudreuse et le risque d’avalanche qui en découlé, ça aurait fait un beau WE en station (grâce au déclenchement préventifs d’avalanche, les risques sont moindres en station) ; mais notre cher gouvernement en a décidé autrement. Alors on fait chauffer les cuissots, direction le Beaufortain, où nous avons repéré le Mont Jovet et ses 2558m, qui offre des pentes douces permettant de tracer à l’abri des avalanches quasiment tout du long.
Le temps est au beau fixe, la neige est bonne et la trace est assurée par des amis partis plus tôt. Nous avalons les 1300m de dénivelé dans un décors molletonné, tout d’abord sous les arbres puis au milieu de champs de neige fraiche vierge. Ça donne envi ! Nous attaquons le dernier raidillon, puis profitons de la récompense durement gagnée, une vue sensationnelle à 360° sur tous les massifs avoisinants ; certains plus lointains : on aperçoit notamment la barre des écrins et sa forme caractéristique.
Après avoir grignoté un casse-croute et mitrailler de photos le sommet, nous entamons la descente ; quel plaisir d’enchainer les virages dans cette poudre ; nous avons l’impression de voler. Bon, il a aussi fallu parfois pousser sur les bâtons, itinéraire sûr en termes de risque avalanche est souvent synonyme de plat… Et on ne parlera pas de la forêt finale, encore bien caillouteuse, mais qui est passée sans trop de dégât. Cela n’aura en aucun cas gâché le plaisir de cette belle journée 😊
Le soir, nous rejoignons deux amis à Bourg-Saint-Maurice (Romain et Marjorie) pour y passer la nuit. Joyeuse soirée, quelques danses menées par Romain (qui a ça dans le sang, c’est le caractère des îles !) mais rapidement la fatigue nous rattrape et nous voulons dormir un peu avant le levé 6h30 du lendemain. Le réveil n’est pas des plus agréable, mais la journée s’annonce maussade et nous voulons profiter de la fenêtre de moins pire du matin.
Nous visons tous les 4 la la Pointe du Dzonfié, à 2455m). Nous garons la voiture dans un village pittoresque (Grand Naves) et attaquons la montée au sein même du village sous les flocons. Nous avons laissé la voiture à l’entrée, il y a suffisamment de neige pour skier sur la route. On repère au passage un petit chalet mobile qui vend des gaufres et autres victuaille appétissante. Le temps s’améliore rapidement au cours de la montée et nous voyons même quelques rayons de soleil à un moment. Mais les nuages reprennent rapidement le dessus et nous décidons de changer notre itinéraire pour le Col de Va (2222m), plus proche, que l’on espère atteindre avant que le brouillard s’installe. Qui plus est, les pentes sous ce col semblent plus intéressantes à skier que l’itinéraire initial.
Bon, on n’aura pas tout à fait réussi à atteindre le col à temps ; peu avant le raidillon final nous somme dans la purée de pois. On n’y voit rien, le risque avalanche est élevé et la carte indique des pentes supérieures à 30° juste avant le col (dès que la pente dépasse les 30°, il y a un risque d’avalanche) ; nous décidons de nous arrêter là, 80m sous le col. 850m D+ déjà, ça suffira pour aujourd’hui.
La descente est un pur moment de bonheur ! On retrouve rapidement de la visibilité, la neige est parfaite et on s’amuse entre les buissons. Bon, j’ai réussi à casser une de mes fixations au milieu de la descente ; pourtant sans forcer ! Ça doit être une casse de fatigue… 88€ la pièce de rechange, ils ne s’embêtent pas chez Dynafit ! On fait une réparation de fortune avec du scotch et je réussi à reprendre la descente, tranquillement. Un peu plus bas, notre trace de montée part à gauche et remonte un peu. On décide de tenter d’aller tout droit pour éviter de pousser… Ça n’a pas manqué, on s’est retrouvé coincé dans une forêt devenant de plus en plus dense ! On a réussi à en sortir en traversant et en poussant pas mal, ça fait de l’animation.
De retour au village, il s’est remis à neiger. On se dirige directement sur le chalet aux gaufres et on se fait plaisir. On sympathise avec les tôliers, qui en profitent pour nous ajouter un supplément rhum sur les gaufres et nous offrir une tarte aux myrtilles ! Le gars est fromager et sa copine une ingénieure en agro qui a quitté son bureau pour ouvrir un restaurant – durant l’interdiction du COVID ils ont pu continuer leur activité grâce à ce chalet mobile et la vente à emporter. On a pas mal discuté de leurs boulots, notamment de la fabrication de l’Abondance, très intéressant !
Mais déjà il est l’heure de partir ; sur la route du retour, on s’arrête à Albertville chez la tante de Marjorie, puis soirée cocoon après ce beau WE 🙂
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